ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE
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Nico : Zampano s'est constitué aux alentours de 93 ou 94, shéplu trop en fait. Faut dire que les débuts du groupe ont été assez chaotiques : on savait pas vraiment jouer, les répètes étaient irrégulières, on passait plus de temps à faire des pauses et à se défoncer qu'à véritablement jouer. Le local où l'on répétait était vraiment pourri, avec du matos carrément naze mais l'avantage, c'est qu'on avait pas de limite pour l'heure. Du genre on commençait les répètes à 7 heures du soir pour les terminer à 4 heures du mat. Ça partait dans tous les sens mais on se fendait quand même bien la gueule. Je te dirais presque que c'était le "bon temps" paske maintenant, quand on répète, c'est pratiquement avec un chrono à la main vu le prix des studios et les plages horaires limitées, même si le matos est OK.
Greg : Des fois, on est carrément "chauds" au bout de 2h30-3h et stop ! faut s'arrêter. C'est un peu frustrant, enfin...
Nico : Sinon, du tout début de Zampano, y'a que Greg (gratte) et moi (chant). Bébert (batterie mais basse sur la 1ère démo) a dû arriver au bout de 6 mois ou un truc du style. Suite à d'autres changements, Loak est venu à la gratte. C'est avec lui qu'on a commencé nos premiers véritables concerts. Depuis bientôt 2 ans enfin, on a Ziton à la basse, la nouvelle démo a été enregistrée avec lui. Voilà !
Un EP va sortir sur Dialektik, pouvez-vous nous en parler ?
Greg : Ouais bien sûr, il sortira pour mai-juin. Y'a trois titres, une reprise d'Undertones et deux morceaux assez différents l'un de l'autre : "Keufs" sonne plutôt punk-rock classique (un peu 77 quoi) tandis que "Mignonne" représente plus le côté "bourrin" (à fond les ballons la tête dans les amplis !) de la chose. Sinon on peut le choper (25 balles port compris) chez Dialektik (of course), au contact du groupe (re-of course) et sur différentes listes de distro. N'hésitez pas à nous contacter.
Nico : Ouais sinon, que te dire de plus sur ce EP ? Bof pas grand chose si ce n'est qu'on est content de le sortir avec Steph, un gars vraiment hypra actif et tout et tout...
Greg : D'ailleurs j'attends toujours sa K7 de punk rock allemand...
Nico : Ouais mais t'as eu des galères avec la Poste. Ça fait chier des fois la Poste, du genre avec Steph et les Zabriskie justement, on voulait faire 2, 3 dates dans le sud et bon, je te passe les détails mais tout a fouarré à cause d'un connard (ou d'une connasse) des PTT.
À propos des Zabriskie, un titre comme "Ta mort proche" sonne comme eux. Quelles sont vos influences et Zabriskie en fait-elle partie ?
Greg : Tu trouves que ce morceau sonne Zabriskie ?! Si c'est le cas c'est vraiment une coïncidence paske les paroles (du moins ce qu'il en reste) viennent de Bébert (caisse claire) et la zik de Loak (guitare) et qu'ils n'avaient jamais entendu Zabriskie avant. Du reste, c'est un de nos + vieux morceaux et personne dans le groupe ne connaissait Zabriskie à cette époque. J'crois surtout qu'on a plus ou moins les mêmes influences à savoir Michelle Torr, Stone & Charden...
Nico : Ouais moi j'adore Michelle Torr et ses poèmes, surtout pour la période 77-80, quand elle avait encore un anneau dans le nez...
Greg : Non, plus sérieusement nos influences tournent autour du Punk-Rock en général (avec toutefois un grosse préférence pour la période 77/79), après chacun écoute d'autres trucs à côté. Par exemple Nico est bien branché chansons française réaliste tandis que Bébert a toujours adoré Cure. L'album "roots" de Sépultura reste La référence pour Loak. Stef, quant à lui, écoute pas mal de hard-core/métal. Pour ce qui me concerne, j'accroche surtout sur le Rock'n'Roll fifties - sixties, mais bon c'est loin d'être exhaustif.
Quels sont les avantages et les inconvénients d'être un groupe de la région parisienne ?
Greg : Les avantages, bah... la facilité pour trouver des endroits où jouer : salles de concerts, rades, salles de répètes et pis surtout des épiceries ouvertes très tard. Le revers de la médaille, c'est l'truc typique aux grandes villes, par exemple t'as un concert dans un bled paumé du Vercors et ben tous les mecs du coin se déplacent pour faire la fête vu qu'ils ont peut-être pas souvent l'occasion de voir des groupes. Tandis que sur Paris, les gens ont tendance à être un peu blasé, et chacun reste dans son style de prédilection (les coreux vont aux concerts de hxc, les pinkse vont aux concerts pinkse et les neusk vont aux concerts oï oï oï).C'est peut-être cliché de dire ça, mais j'crois que c'est vraiment une réalité.
Nico : Oh putain, ça m'saoûle de répondre.
Greg : T'as qu'à parler de tes étagères...
Nico : Ah oui ! Alors moi à part la zik en ce moment, je suis vachement branché collage. Alors bon, tu découpes des tofs et plein de trucs qui te branche dans des journaux, tu colles ça sur un meuble quelconque avec de la colle pour papier peint et pis tu fous par-dessus 4 ou 5 couches (faut pas hésiter !) de vernis incolore (prends le "Vernissimo" de Véraline, c'est le meilleur) en n'oubliant pas, bien sûr, de poncer un chouïa entre les couches (avec du papier de verre très fin, genre pour carrosserie). Bon bref, sans déconner, après t'as l'impression que ton collage, il est brillant, il est sous une espèce de gel, enfin shépa trop comment dire mais en tout cas c'est vachement joli.
Greg : Non sinon à part la Zik moi c'est l'ANPE ou les chantiers tandis que les autres sont à des degrés très divers (mais alors là vraiment divers) étudiants.
Revenons à la zique, qui écrit les textes, quels sont vos thèmes favoris ?
Nico : Pour l'essentiel c'est moi. Là où je me sens le plus à l'aise, c'est pour écrire des trucs sur le système économique, la finance, les choses de ce style là quoi. Mais bon, j'ai quand même l'impression de tourner un peu en rond avec ça. Sinon y'a des morceaux sur des thèmes assez classiques pour un groupe punk : les keufs (ou plutôt la vidéosurveillance), le génocide indien, la politique, le carriérisme, la drogue etc. C'est pas vraiment original ! Faudrait que je me renouvelle un peu ! Seulement, les paroles, c'est systématiquement ce que je bosse en dernier et je t'avoue que pour le groupe, on a parallèlement toujours 46 trucs à faire : trouver des concerts, faire des tracts, des montages, des itws justement. Mais enfin, faut dire aussi que le reste du boulot, c'est un peu une bonne excuse pour ne pas bosser les paroles.
Greg : Mais bon quand même, c'est Nico et moi qui bossons le plus pour le groupe, en dehors des répètes bien sûr. Bon maintenant les autres nous aident davantage qu'avant mais bon, c'est pas encore ça.
Nico : Et pis ce qui nous manque, ce sont des personnes "de l'extérieur" qui pourraient nous appuyer pour le son, pour trouver des concerts etc.
Greg : On a quand même Jissman pour les tofs. Au moins, à ce niveau là, on est pas mal comblés.
Comment voyez-vous évoluer la scène punk-rock française dans les années à venir ?
Nico : J'en sais trop rien. Au niveau des structures, à mon avis ça colle : c'est pas les fanzines, les groupes ou les salles qui manquent. En +, y'a carrément davantage de labels par rapport aux années 80-90. A cette époque, y'avait quoi ? Bondage, Ripost, Kronchtadt, Gougnaf, Boucherie et pas grand chose d'autre. Maintenant t'en as plein : Dialektik, Trisomik, Adrenaline, Sauve qui Punk, Combat Rock, Limolife, Dirty Punk, Euthanasie, Mass. Prod... enfin y'en a carrément plus quoi et c'est un truc vraiment essentiel paske ça permet tout simplement aux groupes de se produire. Enfin moi ce qui m'inquiète, c'est surtout l'ambiance. Y'a de plus en plus de bastons, notamment entre skins et punks. Ça craint !
Greg : Le problème, c'est qu'en France on a jamais vraiment réussi à dépasser le stade de la "mode". Je veux dire par là que les choses ont un peu bougé pour le punk-rock lorsqu'il a été entraîné par la vague dite "alternative". Mais par la suite, tout est retombé comme un soufflet au fromage. En France de toute façon, y'a jamais eu réellement de mentalité rock'n'roll même si c'est un peu bizarre de dire cela. Franchement j'ai l'impression que ça bouge carrément plus en Allemagne (du moins jusqu'à une époque récente), en Angleterre ou même au Japon depuis peu.
Vos meilleurs souvenirs de concert auxquels vous avez assisté ?
Greg : Celui qui m'a le plus tourneboulé, ou du moins un de ceux-là, c'est un concert d'Iggy Pop en banlieue y'a 4, 5 ans, dans une salle pas trop grande. Le concert des Rats à Saint-Denis avec Roland de Parabellum, c'était vachement bien aussi.
Nico : Ah ouais j'me souviens : comme souvent, je suis resté dehors à picoler et au moment où j'ai voulu rentrer, c'était complet. Alors j'ai essayé de passer par les toits avec 2, 3 mecs mais pour rentrer oualou ! Non sinon, pour ma part, mon meilleur souvenir, c'est le dernier concert d'OTH. J'étais descendu sur Montpellier avec un pote et quand on est arrivé là-bas, on a appris que y'allait avoir un autre concert d'OTH le lendemain. Le 1er des 2 concerts, c'était plein à craquer et finalement pas vraiment transcendant. Par contre le lendemain, y'avait plus que les gens vraiment fans qui étaient là. Et là putain, quelle ambiance ! À la fin des 2 ou 3 rappels traditionnels, le public continuait de gueuler alors les mecs du SO ont commencé à vouloir faire reculer tout le monde en se foutant derrière les barrières et en les poussant jusqu'à la sortie. Mais ça gueulait tellement que les mecs d'OTH sont redescendus pour jouer des vieux morceaux. Bon là, c'était de l'antique mais c'était les boules aussi...
Vos derniers achats en matière de disques ? Qu'est-ce qui tourne en ce moment sur vos platines ?
Greg : Eddy Cochran : ceux qui connaissent juste les versions des Pistols devraient se rebrancher sur les originales ! À part ça, en ce moment j'écoute aussi "Complete recording" de Robert Johnson, un des pionniers du blues des années 30. Ce mec est mort empoisonné par un tenancier de bar parce qu'il draguait sa gonzesse et pour son "malheur", il a été produit seulement après sa mort. En fait, il a fait 29 morceaux, et chacun d'entre eux, ou presque, a été repris par plein de groupes, du genre les Stones, Led Zep, les Red Hot... Sinon, je viens d'acheter les 2 derniers EP de Bad Lieutenants, assez mortels.
Nico : Moi j'ai plus trop de thunes. Je crois me souvenir que le dernier truc que j'ai acheté, c'est LAMF de Johnny Thunders, l'album culte. Non sinon en ce moment j'écoute Moustaki, sans vouloir faire style.
Greg : Ça peut paraître con et surtout pas original mais on te remercie pour l'itw. À part ça, que ceux qui ont eu le courage de le lire jusqu'au bout sachent qu'on cherche des concerts, donc n'hésitez pas à nous contacter !
Nico : Moi je voudrais lancer un appel à tout ceux qui tombent sur Bruno Limolife dans les concerts. Arrêtez de lui offrir à boire, sa voiture est déjà remplie de canettes.