Zampano - la vie... .punk !

Interviews

ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE

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MARCHÉ NOIR

Êtes-vous satisfaits de votre 45 t et de votre nouvelle démo ?

Nico : Personnellement, je ne le suis pas vraiment. C'est le même enregistrement dans les 2 cas et le mix a été fouarré, notamment parce qu'il y a trop de caisse claire. Pour la K7 démo, c'était déjà pas le top mais alors pour le vinyle, c'est encore pire. J'y connais pas grand chose, je ne sais pas exactement comment ça a pu se passer pour la gravure mais ça donne un son assez pourri. En fait, sur le vinyle, plus les morceaux sont rapides, plus le son est inaudible. C'est regrettable pour le morceau "Mignonne" qui est peut-être celui que l'on préfère musicalement mais qui ne passe pas du tout sur le vinyle. Enfin, il faut aussi considérer deux choses. D'une part, le fait que depuis l'apparition du laser, les oreilles ont été pas mal colonisées par l'exigence d'un son réellement clean. D'autre part, la fabrication des vinyles ne relève peut-être plus d'un travail "spécialisé", du moins par rapport à avant, et je suis presque persuadé que la qualité du son des productions vinyles en général s'est détériorée par rapport à y'a presque une quinzaine d'années. J'ai aussi l'impression que les conditions d'enregistrement-studio sont telles, maintenant, que le "rendu" sur vinyle sature très vite. Histoire de prendre un exemple récent : sur le support vinyle de l'album de La Fraction, le son d'harmonica de Spi (OTH) sur "Le doute" sature hyper vite, ce qui, vraisemblablement, n'est pas le cas sur le laser et n'aurait pas été le cas si le skeud était sorti dans les 80's, avec le vinyle pour unique support. Maintenant, ça ne m'empêche pas d'écouter l'album de La Fraction non-stop depuis une semaine et, en dehors de toutes ces considérations, j'ai tout de même le sentiment que notre propre son, sur le vinyle, est assez fouarreux.

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Vos relations avec Dialektik ?

Nico : Ça va peut-être te paraître con mais Steph, avant d'être un mec qui s'occupe d'un label qui nous concerne directement, est une personne humainement appréciable, avec qui je prends un réel plaisir à discuter de choses et d'autres. D'un autre côté, c'est sûr qu'on lui doit beaucoup car Steph a d'une certaine façon donné un coup de fouet au groupe, même si on ne sera jamais un "gros" groupe ! Dans l'absolu, on aurait pu certes s'autoproduire. Mais grâce à Dialektik, la diffusion a été plus rapide et carrément plus importante et puis ça nous a déchargé de pas mal de taf. C'est tout de même cool pour nous d'être sur un des 2 ou 3 labels punk rock qui se bougent le plus en France. Steph, c'est un passionné, un gros bosseur aussi, mais les 2 vont bien sûr de pair. Et il n'hésite pas à (s')investir dans des petits groupes comme le nôtre, donc c'est cool. Enfin tout ça on le doit aussi, mais indirectement, à Zabriskie qui "tire" indéniablement le label mais Zabriskie sans Steph Dialektik, c'est comme une soirée sans gonzesses...

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Sur votre seconde démo "Keufs" est stylisé Cadavres alors que sur la compile "What's my punk" vous distillez un inédit OTHien. N'avez-vous pas digéré vos influences ? Quelle voie envisagez-vous pour les futures compos ?

Nico : Pour "Keufs", je pense que tu fais allusion aux paroles, pas à la musique. Je connaissais le morceau des Cadavres "Salopes de Keufs" depuis x années, de même que celui des Rats, "À l'échafaud" et ce ne sont certainement pas les premiers à avoir fait un truc là-dessus. Rien qu'en France, les chanteurs réalistes d'avant guerre puis Brassens, Renaud, un tas de chanteurs libertaires et plein d'autres ont traité de ce thème. Alors pourquoi ce rapprochement avec les Cadavres ? Pour deux raisons assez évidentes. Premièrement parce qu'en matière de punk chanté en français, "Salope de Keufs" est le morceau le plus connu. Mais bon, s'agissant du thème traité, je vais me répéter mais les Cadavres n'ont strictement rien inventé et pour ce qui concerne le texte en tant que tel, je crois qu'il n'y a que le mot "uniforme" et "flics" qui sont en commun entre notre propre morceau et celui des Cadavres. C'était d'ailleurs pas super facile de faire ces paroles, plus un exercice de style qu'autre chose parce qu'il fallait écrire les choses différemment, même si sur le fond, je suis bien obligé de reconnaître que le thème n'est, en soi, pas original. La seconde raison pour laquelle tu fais un rapprochement avec les Cadavres, c'est à cause du titre de notre propre morceau. Au départ, on avait pas de titre et, en répète, on a commencé à l'appeler "Keufs", c'était le 1er mot qui nous venait à l'esprit, ça allait plus vite quoi. On aurait peut-être dû par la suite se soucier de changer de titre parce que bien évidemment, les gens ont fait automatiquement le rapprochement avec les Cadavres. Mais merde, ce ne sont tout de même pas eux qui ont inventé le mot ! Bon ben voilà quoi, c'est plus un morceau sur du vécu qu'autre chose, sur les contrôles arbitraires d'identité et la vidéo-surveillance. Pour l'écrire, en fait, pas besoin des Cadavres ou de tel ou tel groupe. A partir du moment où t'as une dégaine un peu louche, tu ne peux pas aller dans certains coins de Paris sans te faire contrôler. À des degrés divers, les différents membres du groupe ont eu des tas de galères avec les flics, souvent pour des motifs réellement injustifiés. Et quand je dis des "tas de galères", je pèse mes mots. "Les flics ont toujours raison" comme disait André Helena ! Enfin pour revenir plus ou moins à ta question initiale, je peux y répondre d'une autre façon, qui pourra paraître contradictoire avec tout ce que je viens de dire (mais je m'en tape !) : on a les références que l'on peut, seulement elles sont plus ou moins voyantes. Tout dépend en réalité de ce que les gens connaissent déjà. Pour moi, ça restera toujours la chanson française en général. Mais bon, histoire de revenir aux Cadavres, compare un peu certains textes de Verole sur l'ennui avec ceux des Manic Street Preachers ou, pour la construction, avec ceux de Métal Urbain ; et, de même, regarde donc ceux des groupes punk US actuels pour faire la comparaison avec ceux d'autres groupes français, également actuels. L'inspiration est seulement plus ou moins discrète ! Voilà. Pour ce qui concerne maintenant OTH, je suis bien obligé de reconnaître que c'est un groupe que j'aime beaucoup. Mais bon là, le contenu de ta question ("N'avez-vous pas digéré vos influences ?") me semble encore plus déplacé que pour les Cadavres. Il s'agissait précisément de faire une reprise, merde ! Je ne vois pas pourquoi on devrait s'interdire de reprendre un groupe que l'on aime, surtout si c'est pour faire connaître un morceau ignoré par la plupart. Si je rentrais dans ton raisonnement, je te dirais que, sur la même compile, la reprise de PKRK est encore moins tolérable, pour 2 raisons, outre celle tenant au fait que Parabellum existe encore. Premièrement parce que les 3/4 des gens connaissaient déjà "Cayenne" : on a affaire à une reprise aussi classieuse qu'inutile. Deuxièmement parce que cette reprise n'est même pas une reprise de Parabellum mais d'une chanson réaliste des années 20. Alors sur le livret du CD, quand j'ai vu marqué "Cayenne (Parabellum)", ça m'a légèrement énervé. Comme je te disais tout à l'heure, l'inspiration est seulement plus ou moins discrète ! Pour le coup, et en matière de chanson sur les flics, les Parabellum ont eu 0 % d'inspiration mais sont partis d'un morceau à 99 % scrède. Voilà bon. Pour ce qui concerne enfin le reste de ta question ("Quelle voie envisagez-vous pour les futures compos ?"), je n'en sais trop rien et c'est sans doute naturel. Faudrait demander aux autres mais je crois que niveau rythme, en tout cas, on s'oriente résolument vers le speed.

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Projets ? (Album ...)

Nico : Ben assez classiques : d'une part, trouver plus de concerts. Il est vrai que l'on nous en propose plus qu'avant, mais bon on en trouve nous-mêmes les 3/4. Ça serait tout de même cool d'avoir un pote qui nous aide systématiquement à ce niveau, sans même prétendre employer le mot "manager" ou "tourneur". D'autre part, le second gros truc que l'on prévoit, c'est l'enregistrement d'un album en juin prochain. Il nous faut seulement économiser les 10 000 balles fatidiques. Ça sortira vraisemblablement sur Dialektik et heureusement que Steph est là !