Zampano - la vie... .punk !

Interviews

ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE

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NATURAL BORN LOSER N°1

(Entretien dans une R5)

NBL : Comment avez-vous géré la production de ce troisième album ? Avec quels moyens financiers et techniques ?

ZITON : Il a été enregistré avec nos sous par nos propres moyens. On avait un plan intéressant par le fait que je travaille dans un studio d'enregistrement et de répétitions, et on a vu avec mon patron pour enregistrer l'album chez lui. Ça nous a particulièrement permis de disposer de pas mal de temps pour le faire, puisqu'il nous a laissé le matos et qu'on a fait la moitié du boulot nous-mêmes.

NICO : On enregistrait pas pendant les heures d'ouverture, pour pas être dérangés toutes les 5 minutes. On a enregistré en plein hiver, donc on se les est bien caillées...
Sinon le disque est coproduit par TRAUMA SOCIAL. On s'est mis d'accord avec eux pour faire une coproduction et distribution entre TRAUMA et BAKALAO PRODUCTO, qui a toujours été notre propre label. BAKALAO existe depuis un petit bout de temps maintenant. C'était au départ un fanzine, qui est par la suite devenu un label. On avait produit les CADAVRES, y a pas mal de temps...

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NBL : Cet album contient une adaptation d'un morceau de Marie DUBAS. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?

NICO : Déjà, Marie DUBAS c'est une chanteuse réaliste des années 20,30... un peu avant FREHEL...
En fait, je dis beaucoup de trucs au sein du groupe, et ils écoutent pas tout, parce que je parle tout le temps. Ce jour-là, j'étais un peu bourré, et j'ai dit : "tiens, on devrait reprendre ce morceau !". Ils m'ont pris au sérieux, et ont commencé à la bosser en répète. Au bout d'un moment, je leur ai dit : "attendez, vous comptez vraiment l'enregistrer, celle-là ?". Ils m'ont répondu à l'affirmative, et finalement, on l'a mise en boîte un peu à mon insu. En même temps, ce qui a motivé ce choix, c'est qu'au sein du groupe, je suis celui qui écoute le plus de chansons réalistes...

GREG : Le seul, même !

NICO : Oui, mais quand t'écoutes ces chansons des années 20 ou 30, y en a certaines qui se rapprochent du punk dans les paroles, tant au niveau social et anar que dans le côté destroy. Chez moi, j'ai un double cd qui contient uniquement des chansons de cette période, et qui s'appelle "Chansons toxiques "; -je crois même qu'il a été retiré de la vente pour censure- et c'est quarante chansons qui traitent uniquement de drogue et d'alcool. Uniquement des chansons qui datent de l'entre-deux-guerres. De la fée brune (héroïne) à la fée verte (l'absinthe), on retrouvait notamment Nitta JOE, et donc ce morceau qui s'appelle "le tango stupéfiant", et qu'on a rebaptisé "le punk stupéfiant"... On a laissé les paroles quasiment telles qu'elles, sauf une phrase qu'on a ajouté à la fin : "j'ai du chagrin à l'eau de Javel". Normalement, après avoir dit "je me pique à l'eau de Javel", elle finissait sur "j'ai du chagrin"...
Au niveau des paroles, c'est vraiment rentre-dedans. Ceci dit, on est pas un groupe comme PARABELLUM ou PIGALLE qui reprenaient beaucoup des chansons d'époque. C'est comme BRUANT, qui a beaucoup été repris. RENAUD avait fait un album uniquement composé de reprises de chansons réalistes (ndr : "petit bal du samedi soir").
Mais sur l'album, c'est le morceau sur lequel j'étais le moins au point. Et j'en suis pas fier !
(ndr : Ben pourtant le rendu est excellent !)

ZITON : On peut aussi trouver sur le site un p'tit bonus, si on cherche bien : une version de la chanson avec ZAMPANO à la musique et Marie DUBAS au chant.

NICO : Ouais, et c'est dommage qu'on l'aie pas eu avant.

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NBL : Qui est ce fameux El Loco Duende, si présent dans les pages de vos livrets ?
Comment s'est déroulée votre collaboration avec Jean Bernard POUY, créateur du personnage "le Poulpe" ?

NICO : El Loco Duende, Laurent de son vrai nom...
Ma rencontre avec lui date des années 80 où je faisais un fanzine dans un esprit surtout fun... Comme tout un chacun, quand tu t'occupes d'un zine, je recevais du courrier, et j'avais reçu un truc intitulé : "Noël, les fêtes pour qui ?", qui représentait un enfant du tiers-monde. Je lui avais répondu : "Écoute, moi je veux bien mettre ça, même si c'est pas dans l'esprit du zine. Par contre ce sera pas en gros sur toute une page"... Il m'a répondu "Peu importe", et j'ai donc mis son truc en petit, légendé du dialogue qu'on venait d'avoir. Puis après, on a sympathisé, et j'ai fini par le rencontrer à un festival. Y a des fois où tu communiques à distance avec des mecs, et le courant passe pas lorsque tu les rencontres en chair et en os. Là ça a coulé tout seul...

BEBERT : Nicooo, synthétise un peu...

NICO : Ouais, ouais...

GREG démonstratif : Il s'appelle Laurent, c'est un pote de Toulouse...

NICO : C'est bon, j'avais presque fini, là !
...Donc j'ai sympathisé avec lui, on est devenu potes, on a échangé des bouquins. A moment donné, j'ai commencé à me brancher sur les romans noirs, il s'y intéressait aussi, et on a commencé à en chroniquer ensemble. Puis il s'est investi d'avantage au sujet, il a commencé à organiser des festivals de romans noirs, et un jour, il a rencontré J.B. POUY...
Il lui a soumis l'idée de faire un "épisode" du Poulpe avec un groupe, en pensant à nous...
On a jamais rencontré ce dernier physiquement, c'était toujours Laurent qui faisait l'intermédiaire.

GREG : Et Laurent nous a quand même pondu pas mal de textes...

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NBL : Le nom du groupe est un hommage au film LA STRADA, de FELLINI...Qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce film ?

NICO : C'est une bonne question... Ben le film en tant que tel, en fait...

GREG : En fait le nom du groupe, c'est un peu une idée de NICO, à la base...

NICO : On s'est pas dit : "Tiens, on va rendre hommage au film". On cherchait déjà un nom pour le groupe...

GREG : À ce moment, il vivait mal une histoire...

NICO (s'étouffant à moitié) : Quoi ? -rires- N'importe quoi !

GREG (tout sourire et imperturbable) : ...une histoire d'amour, et le film était à l'image de ce qu'il ressentait.
À l'intention de NICO : Rougis pas !

NICO : Je suis pas au courant, moi...

BEBERT (renchérissant) : Il ne s'identifiait pas à ZAMPANO dans son histoire. Il se retrouvait dans la pauvre petite fille...

NICO : Boaf, n'importe quoi...

ZITON (mort de rire depuis le début) : Ouah, je savais pas tout ça, moi...

BEBERT : Bon, simplement, aussi, ZAMPANO ça sonne bien, c'est tiré d'un bon film, voilà quoi...

NICO : Bon, on a déjà brodé autour du nom dans d'autres interviews, on aime le film, et voilà !

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NBL : Justement, quels sont vos films cultes et vos dernières claques cinématographiques ?

NICO (sans hésitation) : Mon film culte, c'est LE LIMIER DE MANCIEWICZ. Ma dernière claque. mmmh... LA PORTE DES LILAS, de René CLAIR, avec BRASSENS qui fait l'acteur.

ZITON : Putain, y en a plein...
Je vais dire ORANGE MÉCANIQUE. Ma dernière claque, c'est FASTER PUSSYCAT de RUSS MEYER.

BEBERT : Ma dernière claque, je dirais...je sais pas. Film culte, je vois pas.

GREG : Récemment, j'ai vu que des daubes...Ah ! Le dernier ROMERO (ndr : LAND OF THE DEAD)...qui m'a pas mal déçu...Il y a un côté trop "correct"...Les morts-vivants qui commencent à avoir des états d'âme, ça me fait rigoler... Le film en lui-même est pas trop mal foutu, il y a des bonnes scènes, mais cette surenchère de bons sentiments...
En film culte, comme ça à froid, je vais dire MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE. Mais y en a plein...

BEBERT : Ah ouais, pour le film culte, je vais répondre MES MEILLEURS COPAINS.

NICO (moqueur) : hooo, Bébert...

BEBERT : Ben quoi, c'est un film culte, c'est tout...Bon, LES TONTONS FLINGUEURS, ça c'est mon film culte...

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NBL : Le combo est récemment passé de deux guitaristes à un seul. Est-ce que le changement de line-up a remis en cause le groupe ?

REPONSE UNANIME : Non.

BEBERT : Les premières répètes, ça faisait bizarre.

GREG : Il y a des morceaux pour lesquels le travail sur deux guitares était plus important, comme "L'opium du peuple". Donc on a été obligés de revoir certains trucs...

ZITON : Pour les chœurs, on a quand même ressenti un manque...

NICO : Ni moi ni les autres ne pouvons monter aussi haut. Après, au niveau motivation, il l'était beaucoup moins que nous. On ne s'est pas embrouillé, ni rien. C'est la lassitude qui l'a poussé à arrêter...

Un téléphone sonne et Ziton sort de la voiture pour répondre.

...L'avantage, c'est qu'on est maintenant tous motivés à parts égales.

BEBERT (en parlant de la sonnerie) : C'est la "cucaracha" ?

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NBL : Pour finir, qu'est-ce qui tourne sur vos platines en ce moment ?

NICO : THE FATALS.

BEBERT : Moi, c'est pas forcément du punk... EMPEROR X. Et DUKE SPIRIT, une voix assez soul, assez proche des YEAH YEAH YEAHS.

GREG : Un groupe de jeunes de Stockholm, HEART ATTACK...

NICO : Ils ont quel âge ?

GREG : Je sais pas, j'ai pas demandé les cartes d'identité.
Je réponds pour Ziton : THE FATALS; et aussi THE LITTLE KILLERS.

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NBL : Un mot, une pensée pour finir ?

NICO : Je voulais souligner ce qui me motive dans tout ça : c'est les rencontres. Par exemple, on s'est vu il y a 3,4 mois et on se retrouve maintenant... La dernière fois, je parlais avec un mec de cinquante ans, qu'est pas dans l'truc, et quand je lui ai dit que c'était pas pour percer qu'on jouait, ça le faisait halluciner. Les gens qui ne sont pas dans le milieu n'arrivent pas à comprendre cet état d'esprit. Là où on répétait avant, il y a certains groupes qui n'étaient là que pour "réussir". Quand on leur disait qu'on venait de jouer loin pour 200 euros, ils nous disaient qu'on était fous, qu'on se faisait entuber. Mais on s'éclate, on rencontre des gens, on rigole... Là, on te voit alors qu'on savait pas que tu serais là... J'ai revu Mala de ARRACH', j'l'avais pas vu depuis au moins huit ans, j'étais super content... C'est cet esprit de réseau qui est génial. Tu joues, tu te rembourses le trajet, tu bois des bières, c'est vachement agréable...

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NBL : Un microcosme...

NICO : Oui, sauf que microcosme ça a une connotation sectaire. Quoique c'est vrai que les gens "extérieurs" au truc n'arrivent pas à comprendre, même quand tu leur expliques par A + B que de toute façon c'est pas le but de percer. Qu'il faudrait dénaturer la musique pour la rendre plus commerciale et que c'est pas notre état d'esprit... Non, ils te disent "faut jamais dire jamais".

GREG : Le punk, avant, soit les gens connaissaient pas, soit ils connaissaient et ils posaient pas la question, ou ils étaient pas étonnés de la réponse... Depuis quelques temps, le punk c'est tout et n'importe quoi. Tu trouves des tee-shirts des RAMONES au BHV... Beaucoup de gens assimilent le punk à des groupes MTV...

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NBL : Et ce disque ?

GREG : Vous pouvez nous le commander 10 euros port compris. C'est carré, en tout cas bien plus que lorsque je m'en occupais... Donc venez faire un tour sur le site...

NICO : On veut jouer un max alors hésitez pas à nous contacter... Bébert, rien à ajouter ?

BEBERT : J'arrive pas à fermer la fenêtre.

NICO : Sur ce, on va pas tarder à aller jouer, même si on est fatigués - ça fait deux soirs.

BEBERT (ayant réussi à remonter la vitre) : Et on va faire un bon concert !

Pour commander Natural Born Loser #1 :
cpierrick@voila.fr