Zampano - la vie... .punk !

Interviews

ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE

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PAVILLON 36

Pavillon 36 : Rapide historique. Formation actuelle.

Nico : Du tout début, y'a que Greg et moi. C'était y'a 2 ans environ. On savait pas jouer - enfin moi je sais toujours rien jouer. Shui au chant donc. Greg est à la gratte avec Loak qui est arrivé y'a un an et demi environ. Depuis un peu + longtemps, on a Bébert à la batterie paske dans la région, y'a pas de beaucoup de forêts et, en tant que bûcheron désœuvré, il lui fallait bien une occupation. Y'a enfin Ziton à la basse qui est là depuis 2, 3 mois. Donc en fait, le groupe s'est stabilisé, enfin on l'espère, depuis l'arrivée de Steph. Entre temps, on a eu 5 ou 6 batteurs, deux autres bassistes et un autre guitariste. C'est pas qu'on a un caractère de chiotte, c'est plutôt à cause de la lassitude ou de problèmes techniques du genre "ça va trop vite pour moi" qu'on a eu une composition si variable. Sinon, on répète seulement depuis 6 mois environ dans un studio à peu près potable. En tout cas, je suis content paske y'a un ampli voix au studio alors qu'avant, j'avais qu'un ampli basse et pour le chant, c'était pas super, je bourrinais quoi. Enfin, là où on répétait avant c'était vraiment pourri.

Loak : Oh j'aimais bien moi !

N : T'aimais bien paske l'arabe était plus près et qu'tu pouvais + facilement te bourrer la gueule ! En fait, y continuent tous + ou - à se bourrer la gueule mais quand on est arrivé au nouveau local, ils étaient un peu déstabilisés paske y'avait pas d'épicerie toute proche ! Enfin maintenant, ils se sont organisés et c'est reparti comme en 14, enfin presque. C'est p'têt un peu + soft... Moi je pense que ça nous ralenti vachement l'alcool et le shit.

L : Mais non.

Bébert : En fait, la formation actuelle elle est mieux paskon est mieux organisés pour trouver de l'alcool le dimanche soir...

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Pavillon 36 : Vos influences et groupes que vous écoutez.

N : Stooges, Buzzcocks, X-Ray Spex, Adicts... Et sinon OTH, Cadavres, PKRK, Zabriskie, Parabellum... Enfin pour ce qui me concerne, j'écoute pas que du punk. Du ska, du reggae, même du vieux hard. Les vieux Bowie, les Kinks, Hendrix, je trouve ça chouette aussi. Enfin bon, des trucs variés quoi. J'écoute un peu de tout, et ça ne m'empêche pas d'avoir des prédilections. En fait c'est con, y'a un peu comme des tabous. Faudrait écouter que du punk, ou encore aimer Starshooter et détester Téléphone alors que si le 1er avait été + connu que le second, ça aurait sans doute été l'inverse ! Et pis les mecs qu'écoutent que du punk si ça se trouve, ils se seraient dans doute vautrés dans un autre courant musical s'ils étaient nés vingt ans plus tôt. Alors bon, les plans sectaires...

B : Minor threat et LKJ, histoire de faire dans la variété !

N : En fait Bébert, c'est un gros fan de Cure mais chut, ça s'dit pas !

Greg : Menace, Sham 69, Ramones, Johnny Thunders and the Heartbreakers...

Ziton : Buzzcocks, Clash...

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Pavillon 36 : Pourquoi vous appelez-vous Zampano ?

N : Ça vient de La Strada (la route, la rue), un film de Fellini. Zampano, c'est un loser fini. Pour te donner un exemple, c'est un peu comme les mecs que j'ai vu au festival du théâtre de rue d'Aurillac, y'a 2, 3 ans : t'avais des spectacles hyper bien rodés, avec plein de matos et tout, et pis à un moment, le soir en rentrant, y'avait une bande de zonards à moitié clodos qui crachaient vaguement du feu et faisaient la quête. C'était pas du spectacle, plus un truc qui t'inspire de la pitié qu'autre chose. Bon dans le film de Fellini, Zampano c'est un mec qui fait un numéro dans un cirque ambulant. C'est un truc complètement naze : il se met une chaîne autour du torse, le gonfle et fait sauter la chaîne. Bien sûr, c'est replacé dans une histoire : Zampano est un vrai salaud, il achète Giuletta Massina dans une famille pauvre car il lui faut une assistante. Elle est amoureuse de lui, il la bat et la laisse crever de froid à la fin. Ça s'accompagne de toute une symbolique, la chaîne qu'il met autour de lui, c'est un truc qui lui enserre le cœur. Il ne peut pas aimer, c'est une brute épaisse doublée d'un "cœur de chien" quoi. C'est seulement à la fin qu'il percute, que Giuletta Massina lui manque. Alors tu le vois pleurer, complètement défait, sur une plage, la nuit. Et là tout se renverse. Fellini filme la grâce... Quant à savoir pourquoi ce nom pour le groupe, c'est pas tellement paskon se considère comme des losers, en tout cas pas moi pour le moment. C'est plutôt paske ça sonne bien je trouve, tout simplement.

B : Non pour moi Zampano c'est pas du tout ça, c'est un paysan sibérien point à la ligne !

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Pavillon 36 : Depuis quand est sortie votre démo, comment s'est passé l'enregistrement ?

N : Ben on l'a enregistré en une nuit, en septembre 96 je crois. On la distribue depuis décembre. C'était forcément excitant, c'était la première fois que l'on s'enregistrait pour de vrai et donc que l'on s'entendait véritablement. Le truc qui était difficile à maîtriser, c'est le stress. Du genre on se plantait sur des morceaux qu'on rate jamais en répète. Pour ce qui me concerne, j'ai été vachement déçu par ma voix. Je ne la croyais pas si insipide. Bon OK, j'ai refusé de me séparer de mon micro de conférence style Bill Clinton. C'était pas un micro de chant et le mec du son a eu + de mal pour le mix car y'avait moins de fréquences.

B : 2 problèmes pendant la démo : le batteur qu'était trop stress et qui n'y arrivait pas. Le bassiste (moi à l'époque, avant que je reprenne le batterie) pareil paskil avait mal au poignet.

L : Et y'avait tout juste à boire en plus !

G : Et on a seulement commencé à 3 h. Avant, y'avait que du café. Moi j'avais un sale son car on m'a refilé un ampli tout naze qui faisait grrr...

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Pavillon 36 : Nombre de compos, faîtes-vous des reprises ?Si oui, de qui et pourquoi ?

N : On doit pas être loin de la quinzaine avec les reprises. On reprend "I wanna be your dog", du 1er album des Stooges. Les deux premiers albums sont de toute façon absolument géniaux, mis à part la 3ème du 1er album. C'est un morceau complètement mou qui dure plus de 10 mn. Mais bon, c'est John Cale du Velvet qui a produit l'album et qui a foutu son grain de sel de merde. Ça a donné ce morceau de chiotte. Iggy Pop maintenant, y fait peut être vieille pute qui montre son cul pour certains mais à la limite on s'en fout. Il a vachement apporté. Il est rigolo en +, on dirait un lutin. Alors bon, on reprend "I wanna be your dog" mais on aurait pu aussi reprendre un autre morceau des Stooges. Moi j'adore. Les Stooges, la violence froide... Sinon on reprend aussi "Zu atrapatu arte" de Kortatu. Le solo de guitare est sublime, les paroles sont chouettes. Bon c'est en basque mais ça ne me pose pas trop de problèmes vu que ça se prononce + ou - comme en espagnol, langue que je sais parler. On a aussi une reprise des Undertones, "Teenage kicks". C'est Greg qui a dégoté ça, faudrait lui demander pourquoi.

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Pavillon 36 : Mis à part la politique et l'obsession de la compétitivité face à ce système pourri par l'argent, quels sont les autres sujets que vous abordez dans vos textes ?

N : Bon, y'en a qui traite de thèmes assez standards. Dans le genre y'en a une sur les keufs mais bon j'ai essayé de pas faire trop bourrin et d'éviter le truc primaire "mort au keufs". Sinon toujours aussi standard, un chanson sur le génocide indien. On a aussi une chanson d'"amour-haine". C'est Radji, notre ancien batteur, qui nous l'a refilé. C'était un plan qu'il avait fait à la guitare sèche. En fait, pour les paroles, il a fait la partie "amour", moi j'ai fait la partie "haine". A part ça, on a aussi une chanson sur le plan apatride, une autre sur l'histoire d'un taxidermiste nécrophile, une autre sur une histoire de défonce....

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Pavillon 36 : D'après vous, est-ce un avantage pour un groupe d'être basé près de Paname. Y est-il plus facile de trouver des plans concerts, productions etc ?

N : C'est toujours difficile de dire que ça bouge vraiment, surtout si tu rapportes ça à la population totale. En tout cas, ça bouge moins qu'avant. Y'a pas mal de salles, dont la programmation était régulière, qui ont maintenant fermé. Du genre le New Moon, l'ancien local de REFLEX, l'espace Ornano, Capsul'Rock en banlieue. C'est sûr que y'a des trucs nouveaux ou des trucs qui se maintiennent, comme le Fahreinheit, les Barrocks, la Lola ou le Vendémiaire. Mais ça bouge quand même moins qu'avant je crois. Le phone du Centre Autonome du Rock (01 42 41 70 07), tu vois, c'est un répondeur qui t'annonce tous les concerts bon ben maintenant il marche au ralenti. Et pis tout ça c'est moins à la mode que le rap maintenant. Mais en même temps, c'est un peu spécifique à la France sans doute. Y'a d'autres pays, comme l'Italie ou l'Allemagne, ça bouge vachement à ski paraît. Et pis pas mal de groupes ont splitté. Pour ce qui est des studios et tout ça, en fait t'as plus de choix à condition que t'allonges les thunes ! Sinon, y'a des plans bien sûr, mais ici comme ailleurs. En tout cas pour la prochaine démo, on va en dégoter un.

G : C'est sûr qu'à Paris, t'as une certaine concentration de personne mais les plans concerts, prods etc., faut vachement travailler le côté relationnel alors que nous en fait, jusqu'à présent, on a surtout bossé de notre côté les morceaux et tout. Bon maintenant, on va se bouger + le cul.

N : Sauf si on se fait tej pour la démo.

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Pavillon 36 : Qu'est-ce qui vous intéresse à part la musique ?

N : Ben shépa le cinoche. J'ai été voir "La promesse" récemment. J'ai trouvé ça super. Sinon j'lis pratiquement plus que des romans noirs français depuis 2, 3 ans. Là, ça bouge vraiment. T'as tout un tas d'auteurs : Benacquista, Fajardie, Pouy, Villard, Izzo, Prudon... la série du "Poulpe"... Il se connaissent tous + ou - les uns les autres. Ça bouge vraiment.

B : Moi la cigognophilie, shui un spécialiste des cigognes.

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Pavillon 36 : Que pensez-vous de la presse indé, quelles sont les magazines que vous préférez ou que vous lisez régulièrement ?

N: Avant j'faisais un zine (Bakalao) alors je connais bien. J'ai même kroniké ton zine, alors c'est rigolo ! D'ailleurs, ça va bientôt faire 10 ans qu'il existe ton zine non ? Ça me scie un peu, c'est vachement bien qu'il existe encore, j'avoue que shépa comment tu fais pour ne pas être blasé ! Mais bon des zines, j'en lis kan même carrément moins qu'à l'époque où je faisais le mien. Enfin, je lis encore No Government, Limolife, les Glorgs attaquent la plage... Mais bon, shui kan même largué. Les zines, c'est super, ça permet d'avoir des news sur les petits groupes, c'est un truc de proximité, ça permet à une scène de se maintenir, c'est vachement libre, on peut faire n'importe quoi.

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Pavillon 36 : Votre rêve et votre hantise ?

N : "Rêve" et "hantise", ce sont de grands mots. Si c'est pour le groupe que tu demandes ça, je vais te sortir un truc banal alors je réponds rien. Si c'est un plan à la questionnaire de Proust, j'ai pas l'humour à fleur de peau comme Bébert et vu qu'il vient de se barrer...

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Pavillon 36 : Nombre de concerts et meilleur souvenir.

N : Pas beaucoup. Du style la dizaine mais souvent en +, c'était + informel qu'autre chose. Du genre à la teuf d'un pote quoi. En tout cas pas un seul avec la formation actuelle. Enfin les autres ont joué dans plusieurs groupes avant. Bébert, Ziton et Loak en ont fait dans la trentaine. Mon meilleur souvenir, c'est sans doute le 1er, c'était dans un bois, l'été, y'avait une grosse teuf pour les 25 ans d'un mec...

B : Meilleur souvenir : quand on a tous vomi ensemble...

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Pavillon 36 : Vos projets ?

N : Ben nous mettre enfin à chercher des concerts régulièrement. On a pratiquement aucune expérience de scène, en tout cas avec cette formation. En fait, on a pas fait un truc très " académique " en faisant la démo avec aussi peu de concerts. Moi les concerts, on m'a poussé dans le dos pour les faire + qu'autre chose. Si on en pas fait beaucoup, c'est carrément mais alors là carrément par timidité. C'est impossible de prendre du recul mais je suis sûr que la zik qu'on fait n'est pas originale.

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Pavillon 36 : Mot de la fin ?

N : Longue vie à Pavillon 36 !