Zampano - la vie... .punk !

Interviews

ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE

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PICOZINE

Picozine : Présentation du groupe

Nico : Ziton à la basse, Bébert à la batterie, Greg à la guitare et moi au chant. Le groupe existe depuis le milieu des années 90. Notre 3e album va bientôt sortir.

Picozine : J'ai lu que vos textes sont influencés par la chanson réaliste des années 30, pouvez-vous nous parler de cela ?

Nico : D'un point de vue musical, c'est évidemment faux : les instruments, le rythme et la façon de chanter n'ont rien à voir (pour ce qui me concerne, je ne chante pas en roulant les "R" !). Cela dit, pour les paroles, il y a une similitude certaine à défaut d'une "influence" proprement dite. Je veux dire par là que la chanson réaliste était souvent assez subversive, rentre dedans et par définition non romancée parce que, justement, "réaliste". Elle chantait la rue, le peuple, la prison, le cul, l'alcool, les galères de toutes sortes. Elle s'inscrivait, en bref, dans ce que nous reconnaîtrions aujourd'hui comme une thématique punk. Il suffit de lire les textes de Frehel : si elle parle d'amour, c'est toujours de façon crue et avec humour noir. Sa vie fût d'ailleurs celle d'une galérienne en puissance ! Y'a aussi Bruant qui était proche des milieux anarchistes, même s'il a terminé sa vie en bon bourgeois. Dans notre prochain album, on a adapté un morceau de Marie Dubas, il y a des paroles du style "je prise de la coco" (bon ok c'était légal à l'époque) ou encore "je me pique à l'eau de javel" : je ne sais même pas si ça pourrait aujourd'hui passer à la radio, sauf précisément, dans une émission un peu destroy. Cela dit, je ne pense pas que l'on soit spécialement proches de la chanson réaliste par rapport aux autres groupes. Certains, beaucoup plus connus que nous, l'ont été en tout cas bien davantage : Parabellum et Pigalle, même si ces derniers ne faisaient pas du punk. Je voudrais aussi ajouter que dans Zampano, je suis quand même le seul à écouter de la chanson réaliste !

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Picozine : Ça se passe comment pour vous sur scène ?

Nico : C'est un peu vague comme question. Physiquement, en tout cas pour moi, c'est dur parce que les morceaux sont speed. Enfin, sur scène, ça va très vite ; y'a pas de pause comme en répète. On ressent pas forcément les mêmes choses que le public. Des fois, t'as l'impression d'avoir fouarré, alors que ça n'était pas le cas, et inversement. Des fois, ça t'énerve d'avoir un son pourri mais d'un autre côté le public s'en fout et y'a de l'ambiance. Des fois, t'as au contraire un bon son mais y'a pas d'ambiance. Des fois t'es à la traîne, tu te plantes, des fois pas. Et puis ça dépend aussi du cadre : dans les bars ou les toutes petites salles, comme les gens sont serrés, y'a toujours de l'ambiance mais c'est un peu chaotique : y'a des pieds de micros qui tombent, tu respires pas bien et t'as du mal à bouger car y'a pas de place, y'a des mecs qui squattent le micro, d'autres qui se frittent parfois. Mais bon tu te marres bien, y'a des trucs bizarres qui arrivent. En revanche, quand c'est sur une scène plus grande et élevée, c'est l'inverse. Sur scène en tout cas, on a pas le temps de se parler entre nous, il faut enchaîner les morceaux encore et toujours et minimiser les temps morts afin que l'ambiance ne retombe pas. C'est impératif mais pas toujours évident, d'autant plus que je n'aime pas trop m'adresser au public quand il y a un "blanc".

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Picozine : Au cours des années, votre style a-t-il évolué ?

Nico : C'est dur de répondre d'un point de vue global. Pour ce qui me concerne, au chant, je pense que c'est moins mélodique et que je chante plus vite et que je gueule davantage maintenant.

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Picozine : De quelle façon produisez-vous vos albums ?

Nico : Ça dépend. Des fois on paye tout nous-mêmes, des fois on demande de l'aide à tel ou tel label pour la duplication du cd. Là, pour le prochain, je ne sais pas trop comment on va s'organiser.

Picozine : Vous aviez un projet concernant Le Poulpe, qu'est-il devenu ?

Nico : Ben c'est sorti, sauf qu'on a pas pu utiliser le Poulpe pour une sombre histoire de droits. Le pire, dans cette histoire, c'est que J. B. Pouy, c'est-à-dire la personne qui a inventé le personnage, était ok pour qu'on en utilise le nom. Le responsable de Baleine, la maison d'édition, était également d'accord. Mais Baleine a été racheté par une autre boîte (j'ai oublié le nom, c'est Hachette je crois) qui en revanche, n'a pas voulu. Enfin on a suivi ça d'assez loin puisque c'est un pote de Toulouse, El Loco Duende, qui s'est occupé de tout ça.

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Picozine : Quel est le meilleur souvenir que vous ayez depuis la création de Zampano ?

Nico : Ouh là, ça dépend si c'est quelque chose qui a un peu duré dans le temps ou qui était seulement ponctuel. Dans la première catégorie, c'est certainement les premières années de répète, où l'on était 20 dans le local et où on faisait la teuf plus qu'autre chose ! Dans la seconde, pour moi, ce sont certains de nos premiers concerts qui se sont bien passés, comme le premier que nous avons fait à la CNT, en 1997.

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Picozine : Quel est le groupe qui vous a le plus marqué et pourquoi ?

Nico : Pour ma part OTH, parce que musicalement, c'est le groupe que je préférais. C'était aussi peut-être pour me démarquer des autres parisiens qui étaient à fond dans les Bérus ! Enfin, c'était à la fin des années 80, maintenant, je ne sais plus. Dans l'absolu, je partirai sur une île déserte avec le premier ou le deuxième album des Stooges.

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Picozine : A propos, Zampano, ça vient d'où ce nom ?

Nico : De la Strada, le film de Fellini avec Anthony Quinn qui en joue le rôle.