ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE
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Sauve qui Punk : Présentation et historik de ZAMPANO ?
Tony : Oah historik, du temps des dinosaures !
Bébert : paléontologues... ère jurassique...
Nico : Non sérieux, la formation actuelle du groupe date du début 97. Y'a eu du changement car Radji, notre ancien batteur, s'est barré. Bébert, qui était alors à la basse, est revenu à la batterie où il officiait avant Radji. Là dessus, on a récupéré Ziton à la basse. Bon, j'ai l'impression que j'embrouille l'affaire alors pour faire simple : aux grattes, y'a Loak et Greg, à la basse Ziton, au chant moi-même et à la batterie Bébert. Sans ça, on a commencé y'a environ 2 ans. De cette époque, il ne reste que Greg et moi mais Bébert s'est radiné au bout de quelques mois.
Sauve qui Punk : Quelques mots sur votre démo ?
Greg : Déjà y'a un truc qui s'rait bien, c'est qu'on retourne en studio. Non paske la démo date kan même de bientôt un an. Et c'était l'ancienne formation en +.
N : Et pis avec ça, avec le recul, on est un peu déçus, on se dit qu'on aurait fait certains trucs autrement mais c'est sans doute bien normal. La démo a en tout cas été bien accueillie par les zines, enfin pour l'instant. Mais bon, à partir du moment où tu l'envoies à un zine punk, y'a + de chances d'avoir une bonne chronique que si t'envoies ça à un zine de cold wave !
B : oah notre démo : musique très variée qui va de Mozart à Jimi Hendrix en passant par La Lorraine !
Sauve qui Punk : Le morceau " Ta mort proche " est dédié à quelqu'un en particulier ?
N : À Lætitia ! Euh non j'déconne... En fait, j'la connais pas cette meuf, si ça se trouve, elle est cool... Plus sérieusement, les paroles, au départ beaucoup plus longues, ne sont pas de moi mais de Bébert, lorsqu'il était dans son ancien groupe. Je les trouvaient un peu absconses, chelou du moins. Et pis je t'avoue que ça me met un peu mal à l'aise de chanter des paroles qui ne sont pas de moi. Alors un jour, en répète, ça me saoulait de les débiter et je me suis contenté de reprendre le refrain : "j'espère ta mort proche" et de remplacer le reste des paroles par des "lalalala". Ça a fait rigoler Gégène, une copine qui venait souvent nous voir répéter à l'époque, alors j'ai tout laissé comme ça.
Sauve qui Punk : Parlons un peu des concerts : où ? Avec qui ?
N : Avec la nouvelle formation, on en est juste à 4, qu'on a fait notamment avec les Whoopers et les Zinc position, 2 groupes de notre banlieue. Bon là, on se met à en chercher plus régulièrement. C'est pas facile. On a pratiquement aucune expérience de scène et pis quand t'as pas fait beaucoup de concerts, c'est justement plus dur d'en trouver !
Sauve qui Punk : Dans "La lutte des places", vous vous situez où ?
N : D'abord, ça dépend à quel niveau tu l'entends. Je ne peux pas répondre pour les autres en plus. Enfin, pour ce qui me concerne, je ne me considère pas non plus comme un raté même si je ne suis jamais satisfait de moi-même, encore heureux ! Maintenant, je me demande ce qui a bien pu motiver ta question. Tu trouves peut-être les paroles démago... En tout cas, au niveau du groupe, c'est sûr que je la ramène pas mal, que je suis un peu capricieux etc. mais je n'ai pas non plus l'impression d'imposer mon point de vue aux autres, de vouloir à tout prix "être le leader". Quand on fait un morceau, chacun donne son point de vue et, en général, on est d'accord, donc ça colle. S'il est vrai que Greg et moi nous investissons plus dans le groupe, les initiatives que l'on prend sont acceptées par les autres, voilà. Pour ce qui est des paroles du morceaux en lui-même, bon ben c'est complètement banal : elles exposent simplement le culte et le désir du pouvoir qui pervertit tout. Au niveau de la recherche scientifique par exemple, la vérité ne passe pas systématiquement : les apparences priment et je vois difficilement un chercheur reconnaître, dans un colloque, que merde il s'est trompé. En général, les mecs sont pris dans leur petites magouilles, diriger un centre de recherche les intéressent plus que la recherche en elle-même. En fait, les gens sont aussi carriéristes qu'en entreprise. Seulement c'est plus sournois. Et je parle en connaissance de cause. L'image de la jeune étudiante de doctorat qui se tape un prof de 50 balais pour assurer sa promotion, c'est une réalité. Y'a un super bouquin de D. Lodge à ce sujet, ça s'appelle "Un tout petit monde". Concernant la politique, c'est le même topo : les mecs veulent d'abord et avant tout le pouvoir et orientent leurs propos, au départ fondés sur une vague idéologie, pour parvenir à ce pouvoir. Bon, ça me paraît assez évident de dire tout ça.
Ziton : En fait, ont se situent au niveau d'la lutte tiens ! mais pas de celle des places...
Sauve qui Punk : Vous avez un titre sur "Dites-le avec le sourire", que pensez-vous de la compile et de votre prestation ?
N : Personnellement je la trouve vraiment bien. Non paske souvent t'as des compiles mais ce qu'il y a de chiant, c'est que tu te retrouves avec plein de styles différents : punk, rock gentil, hard core, rap... Moi ça me prend un peu la tête, j'aime bien quand le style musical est toujours le même. Alors déjà avec la compile Combat Rock, c'est 100 % punk pendant + d'une heure. C'est cool... Et pis tu mets vachement plus de temps à l'assimiler. Là t'as 24 groupes différents à découvrir. Pour vraiment bien connaître la compile, c'est + long que si t'as un seul groupe avec 24 morceaux quoi. Ne serait-ce que pour associer le nom de chaque groupe avec le morceau que tu écoutes ! En +, le son est assez homogène et vraiment pas dégueux dans l'ensemble. Le seul truc relou dans cette compile, c'est qu'il n'y ait pas les paroles. Tu me diras, comme ça au moins, elle est encore + longue à assimiler ! Mais là c'est pas amusant quoi. Bon OK, ça aurait sans doute pris trop de place de les mettre mais bon, c'était envisageable de les foutre en tout petit ! Faut voir aussi que c'était peut-être trop de taf pour les mecs qui ont produit la compile... Mais bon du coup, c'est un peu chiant paske tu piges pas toutes les paroles. C'est pas seulement parce que certaines sont difficilement audibles. En fait, dès que les paroles ne sont pas trop "rentre-dedans" ou simples, c'est dur de les capter. Ou encore, à partir du moment où elles constituent un certain "suivi" et qu'il faut toutes les saisir pour capter le sens général, ça pose problème. Par rapport à ça justement, on regrette d'avoir mis "Opium du peuple". Tu vois ce titre, tu piges que dalle, tu vois pas ce que ça veut dire, c'est pas évocateur. En revanche, si on avait mis "Homme politique", direct, on aurait capté. C'est pas un truc sibyllin "homme politique" quoi. Alors notre "prestation" comme tu dis, je la juge pas super de ce point de vue. Sans même considérer la zique, question parole, je la situe comme celles de Maximum Boycott : le mec dit "Atlantide" mais tu vois pas ce que signifie le tout... Bon à part ça, y'a des morceaux que je trouve vraiment cartons, avec plein de breaks et des mélodies bien foutues. Bon je viens de prendre des notes (!) : j'aime bien Maximum Boycott justement, Sales Majestés même si le chanteur a dû être chef d'une patrouille de canards dans une autre vie, Brigitte Bop, Bande Velpo, Yalateff, Carafe Boulba, Réfractaire, Krakatoa et Matricule 77. Sinon, y faut que je mette à part les Scrotum. Musicalement, je trouve ça vraiment extra. Bon les paroles, celles-là on les pige et c'est vrai qu'au départ tu te dis "oah c'est un truc de cul, c'est naze", c'est le plan Tulaviok. Mais là en fait c'est du cul mais bien foutu : "oh la coche où qu'tu crèches ? j'veux qu'tu m'lèches les sacoches". C'est le refrain je crois, y'a plein d'allitérations en " ch ", c'est d'la poésie paillarde ! Alors voilà. Maintenant si je mélange tout, musique et paroles, et si j'essaye de voir comment on se situe par rapport aux autres groupes, je ne me sens pas vraiment capable de répondre. D'ailleurs je m'en fous un peu, même si j'ai conscience du fait que y'a des groupes cartons qui nous côtoient et que certains de leurs morceaux ont sans doute + la patate que le nôtre. Déjà ton propre morceau, tu le connais par cœur, il ne te touche même pas, c'est toi-même en fait. Je me vois mal m'émouvoir sur moi-même. Alors que les autres morceaux, ils te sont inconnus au départ. Bref, c'est dur, de toute façon, de prendre du recul par rapport à tout ça. Pas moyen d'être objectif à partir du moment où tu te trouves directement impliqué.
B : J'aime pas la compile moi. Y'a pas mal de groupe qui font le plan "je gueule" mais ça assure pas. La compile Limolife j'l'a trouve 10 fois mieux.
G : Moi aussi, shui d'accord avec Bertrand : la compile Limolife est 2 fois + courte mais 2 fois + efficace. Et elle a + de gueule. Remarques, heureusement que la compile Combat Rock est 2 fois + longue, ça explique sans doute le fait qu'ont soient dessus quoi !
B : Concernant notre prestation, je nous place 8ème.
N : Comment ça 8ème ?
B : Ben y'a des groupes mieux, y'a des groupes moins bien.
N : Mais putain tu peux pas prendre du recul comme ça !
B : Ben quoi c'est la question, j'essaye de répondre merde...
Sauve qui Punk : Vous lisez beaucoup de zines ?
G : Beaucoup plus qu'avant depuis qu'on a sorti la démo Paskon a bien été obligé de la diffuser un peu partout ! On connaissait déjà Limolife, No Government, Pavillon 36. Ziton m'a dit qu'il connaissait le tien aussi... Mais là, on en a découvert de nouveaux. Enfin bon "nouveaux", c'est pas vraiment le mot paske y'en a qui existaient déjà depuis un bail mais on était passés à côté ; du genre Earquake, L'Oreille cassée... Et puis y'en a d'autres, plus récents, qu'on a trouvé vachement bien foutus, comme Riot & Dance. Enfin, j'ai pas tout en tête. Y'en a plein d'autres qu'on a commandé mais shépa ce que glande les mecs et pis y'en a certains qu'on a contacté depuis + de 3 mois mais réponse zéro, faut voir que y'en a certains d'éphémères ou qui ont laissé tomber.
Loak : oh moi des zines j'en lis quand y'en a un qui m'tombe sous la main.
N : T'as raison Loak, c'est comme ça qu'on lit un zine.
Sauve qui Punk : Projets ? EP ? Compile ?
N : Ben d'abord et avant tout trouver des concerts ! Faut dire que c'est pas évident : on refile à des salles notre démo mais les mecs, ils nous recontactent pas. On vient tout juste de faire un "press book" mais on l'a pas envoyé à tous. Ça manque un peu de crédibilité tout ça, indépendamment du fait que la zik qu'on fait peut leur déplaire... Ceci dit, j'ai rappelé quelques salles cette semaine et les mecs m'ont dit que leur programmation était bouclée jusqu'en juin, raison pour laquelle ils ne comptaient de toute façon pas nous contacter tout de suite. Mais bon, quoi qu'il en soit, faudrait surtout qu'on fasse marcher le côté relationnel, notamment en contactant d'autres groupes. Pour le moment, on est pas tellement connus dans le milieu ! Enfin, c'est un peu le monde à l'envers maintenant : on a plein de propositions pour des compiles de la part de petits labels. Les mecs, on leur demande rien et v'la qui nous branchent ! Sans compter les itws qu'on nous propose à droite à gauche, dans des zines comme le tien, même si ça fait suite à l'envoi de notre démo. On aimerait que cela soit aussi facile pour les concerts !
Sauve qui Punk : Mots de la fin
N : Maux de la faim : Borborygmes.