ZAMPANO
13, rue du Dr Dreyer Dufer
95570 BOUFFÉMONT
FRANCE
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V.A.N.K : Le traditionnel historik du groupe please ?
Nico : la formation initiale remonte à 94. De cette époque, il ne reste que Greg (à la gratte) et moi (au chant). Depuis, y'a eu pas mal de changements, y'a bien au moins 5 ou 6 personnes qui ont circulé. C'est assez classique quand un groupe démarre et pis après ça se stabilise non ? Bébert (batterie) puis Loak sont arrivés en 95-96. Ziton, enfin, est là depuis environ un an pour assurer la basse.
V.A.N.K : Qu'est-ce que ça veut dire Zampano ?
Loak : "Zampano", ça vient en fait d'un film de Fellini, La Strada. Le film nous a plu et pis on trouve que ça sonne bien.
V.A.N.K : Le chant me fait parfois penser à celui des Zabriskie Point. Est-ce un groupe qui vous a influencé ?
Nico : Quand on a démarré le groupe, on ne les connaissait pas et nos influences était déjà bien établies. Personnellement, ça fait pas mal de temps que j'écoute du punk rock quoi. OTH, les Cadavres, les Rats, j'écoutais plein de groupes de ce style depuis déjà pas mal de temps. Et pis quand on a sorti la 1ère démo, plein de zines ont dit que ça ressemblait à Zabriskie. Ça m'a un peu surpris sur le coup. Mais cela s'explique facilement en fin de compte. D'une part, je pense que, sans vouloir nous comparer à eux, on a des influences communes et que ça ce ressent dans la zik. D'autre part, il faut reconnaître que l'on accroche tous avec ce groupe et, à force de l'écouter, c'est sûr que ça nous a influencé, même inconsciemment et même si on écoutait déjà pas mal de trucs avant.
Ziton : Bref, à ta question, on répond oui et non.
V.A.N.K : Vous apparaissez , à ma connaissance, sur 2 compiles : "Dites-le avec le sourire" et "Pogoitïng with the froggs", cela vous-a-t-il permis de faire plus de concerts ?
Greg : Ouais depuis on court même après ma voiture !
Bébert : Même les vieux, dans les bleds paumés, y nous reconnaissent !
Greg : Ouais sinon sérieux, y'a eu effectivement les 2 compiles CD. Mais on a eu également un plan avec Islika prod., le mec de Paris Violence. Il a sorti, en mars dernier, une compile en K7 avec que des groupes punk de Paris dont nous. À vrai dire, j'connais pas les autres groupes qu'il y a sur cette compile, je ne l'ai pas encore reçue.
Nico : À part ça, au niveau des concert, le fait de faire des compiles ne nous a pas vraiment aidé. On a pas encore reçu de coup de phone avec un mec pour nous dire : "ouais j'vous ai entendu sur la compile X ou Y et j'vous propose de faire un concert". Disons plutôt que ça nous a permis de gagner une minime et modeste "notoriété" (le mot est déjà trop fort) et ça nous a en tout cas évité de faire systématiquement que des premières parties, du genre jouer à 18 heures pour faire rentrer le public.
V.A.N.K : Envisagez-vous d'enregistrer une autre démo ou même un EP ? Vous a-t-on fait des propositions vinyliques ?
Nico : On vient tout juste d'enregistrer une nouvelle démo d'anciens morceaux (5 titres). Ce sont ceux que l'on avait laissé de côté ou qu'on avait pas eu le temps d'enregistrer lors de notre première démo. Bref, c'est une démo nostalgique ! On a aussi enregistré 3 autres morceaux, plus récents. Ceux-là, on les a réservé en principe pour un EP, mais il se peut qu'on mette quand même un des morceaux de la démo, on s'est pas bien décidé là-dessus encore.
Greg : En tout cas, le EP, c'est sûr qu'il va sortir. Ça sera vers le mois d'avril sur Dialektik, en coprod. avec Sauve qui Punk. En fait, on avait déjà eu plusieurs contacts avec d'autres labels mais Dialektik, c'est celui avec qui on est le plus vite passé du vague au concret, donc ça a vite été OK.
V.A.N.K : Que pensez-vous de "l'affaire Papon" et de la mairie de Vitrolles qui s'acharne sur la salle de concert "Le Sous-Marin" ?
Loak : L'affaire Papon, ça permet au français de se rassurer gentiment sur leur état de conscience.
Nico : Il est tout à fait naturel, en tout cas, qu'elle ait une large couverture médiatique. Mais Papon n'est pas le seul. Y'en a un max d'autres qui sont passés entre les mailles du filet ou qui sont maintenant décédés, genre Bousquet ou Touvier. La préfecture de Bordeaux n'est tout de même pas la seule à avoir collaboré, ni même à en avoir rajouté une couche en faisant du zèle ! Alors en se focalisant sur Papon, on a tendance à oublier le reste, peut-être. C'est un peu le même problème, d'ailleurs, pour la mairie de Vitrolles. C'est une mairie FN d'accord, mais y'a aussi plein de mairies de droite qui ferme à tour de bras des lieux associatifs ou des trucs plus ou moins en marge sans qu'on en parle. Tu me diras, s'en prendre à Papon ou à ce pourri de Mégret, c'est facile mais c'est déjà mieux que rien.
V.A.N.K : Vos textes sont plutôt engagés, quelles sont les choses, dans la société actuelle, qui vous dégoûtent le plus ?
Nico : Qu'est-ce que tu veux que l'on te réponde mis à part des trucs hypra évidents ? Les inégalités sociales, le racisme, la démagogie des hommes politiques, la connerie ambiante, shépa moi...
V.A.N.K : Que représente le punk rock pour vous et comment trouvez-vous la scène rock française actuelle ?
Nico : Ouah le punk rock c'est 4 accords, à la différence du punk où y'en a que 3 ! Personnellement, je n'ai même pas conscience du fait qu'on en fasse. En fait, je ne suis pas vraiment inspiré pour chanter en général et le punk rock, c'est le truc qui m'inspire le plus; ça vient presque naturellement quoi.
Greg : La scène rock française actuelle, elle se renouvelle continuellement, c'est assez classique : y'a des groupes qui splittent, d'autres qui démarrent. Idem pour les bars, les zines et les radios... Maintenant, y'a pu vraiment de groupe "locomotive" du genre les bérus ou OTH qui pouvaient remplir des grandes salles style Élysée Montmartre ou Zénith. Mais bon, ça bouge quand même pas mal.
V.A.N.K : Croyez-vous en une quelconque unité punk/skin, ouvriers/chômeurs, chien/chat etc. ?
Nico : Personnellement, je ne me suis jamais vraiment posé la question et je m'en fous un peu. Si tu donnes une connotation faf à "skin", je te dirais bien évidemment non. Ceux qui ne le sont pas, moi j'ai rien contre, quoique dire 38 fois " Oï " dans une chanson et s'habiller de pied en cap avec un look à 800 balles (Fred Perry, Ben Sherman et compagnie), je trouve ça assez débile. L'unité ouvriers/chômeurs, ça colle pas vraiment, du moins tant que les syndicats ne défendront que les premiers.
V.A.N.K : L'inévitable mot de la fin siouplait ?
Nico : Faudrait un truc inspiré... euh...
Greg : Punk rockers de tout pays, unissez-vous !